Marie-Antoinette, la dernière Reine de France était une artiste. Elle a chanté, composé et joué la comédie. Ses romances, méconnues aujourd'hui, étaient populaires à son époque. Son patronnage des arts lyriques et théatraux a permis l'éclosion de noms aussi célèbres et divers que Mozart, Gluck et Beaumarchais. En 1780, en dépit du protocole, Marie-Antoinette a fait construire son propre théatre pour des représentations privées où elle tenait les premiers rôles. Au moment du scandale du collier de la Reine en 1785, elle était occupée à recréer le rôle de Rosine dans Le Barbier de Séville de Paisiello, dans une traduction qui lui permettait de dire les textes de Beaumarchais à la place des  récitatifs. Que Marie-Antoinette ait épousé la philosophie de Rousseau, la philosophie même qui devait précipiter sa chute, relève de  l'ironie suprême, et à cause de son execution, on a tendance à la dénigrer comme femme frivole. Ses jolies romances parlent avec éloquence au-delà de la politique de tous les temps et les chefs d'oeuvres de ceux qu'elle a patronnés continuent à emerveiller un public mondial.

 

 

Rhonda Bachmann avait chanté Les Nuits d'Eté au moment où elle tournait le rôle d'Harriet Smithson, l'Idée Fixe dans La Vie de Berlioz. Ensuite lors de son mariage avec le chef d'orchestre et musicologue Arthur Hammond, qui avait, le premier, restitué la version originale de Benvenuto Cellini en 1957, elle a chanté la cavatine de Thérésa. C'est en préparant un récital sur Berlioz à Londres, qu'elle a découvert le texte original de la traduction anglaise de La Mort d'Ophélie, que Berlioz avait préparé mais n'a pu jouer à Covent Garden en 1848, et qu'elle a chanté en première mondiale à la BBC Ecosse en 2001. Pour mettre en valeur l'union d'Harriet et de Berlioz, dans un amour commun pour Shakespeare, nous avons tourné ce duo dans le Théatre Royal Drury Lane à Londres, où Berlioz a dirigé et où Harriet avait joué Shakespeare une vingtaine d'années plus tôt. Rhonda Bachmann et Peter Gellhorn ont créé cette Idée Fixe autour de la musique composée pour elle.

 

 

En juin 1815, la Reine Hortense ferme le château de la Malmaison, suivant la défaite et l'éxil de Napoléon à la suite de son échec à Waterloo. Avant son départ, Hortense coud son collier de diamants dans une ceinture noire et la lui donne.
Toujours vive dans sa mémoire plane le souvenir de sa mère, l'Impératrice Joséphine, morte l'année précédente après la première abdication de Napoléon. Elle referme chaque pièce pour la dernière fois et se rappelle des jours heureux, quand elle chantait ses propres romances pour l'Empereur, et la musique de l'Empire dans une ambiance créée par sa mère.

 

 

Sir Michael Costa, Wilhelm Ganz et Wilhelm Kuhe étaient tous Grands Organistes de la Grande Loge Suprême, alors que l'imprésario et régisseur Sir Augustus Harris, avec le directeur lyrique Carl Rosa et le grand acteur William Terriss ont mené également des carrières importantes dans le monde lyrique, théatral et de concert au temps de la Reine Victoria. En tant qu'artistes internationnaux et comme franc-maçons, ils ont formé ensemble un niveau d'excellence chacun dans son domaine. L'intronisation du Prince de Galles en tant que Vénérable en 1875 a marqué un tournant dans l'évolution de la francmaçonnerie anglaise et a introduit la musique maçonnique dans de nouveaux lieux, rehaussant l'acceptation sociale des artistes au temps de la Reine Victoria. Adelina Patti était la vedette sans conteste du Covent Garden de Costa et elle a maintenu de grandes amitiès personnelles et professionelles avec Ganz, Kuhe, Harris, aussi bien qu'avec le Prince de Galles qui avait admiré son art depuis le début de sa carrière anglaise. Rhonda Bachmann et Peter Gellhorn recréent ici le format d'un banquet en 1886 où elle a chanté accompagnée par Wilhelm Ganz en présence du Prince de Galles. Il était filmé dans La Grande Loge Francmaçonnique à Londres, un immeuble extraordinaire Art Déco qui se situe sur le même site que son prédécesseur Victorien.
Rhonda Bachmann est la petite fille d'Otis Burns Hyndman, un membre durant 50 ans de la loge Black Hawk, Hamilton, Illinois, USA.  Son mari défunt, le Directeur Musical Arthur Hammond a collaboré avec Albert Ganz, le fils de Wilhelm, pour écrire un livre "Berlioz à Londres"(1950) et était lié d'amitié avec la fille de Wilhelm, prénommée Adelina, pour Patti, qui lui a légué les souvenirs et les meubles victoriens qui ont appartenu à son père défunt, Wilhelm Ganz

 

 

Rhonda Bachmann a rétabli le répertoire de Jenny Lind non seulement pour l'art lyrique mais aussi pour la mélodie. En particulier les airs célèbres de Lucie de Lammermoor à partir de l'histoire de Sir Walter Scott (Donizetti), Les Puritains d'Ecosse (Bellini) ou La Fille du Régiment (Donizetti). Rhonda Bachmann a reçu la grande tradition bel canto du 19e qui lui est parvenu par les chanteurs du Carl Rose Opéra et de la British National Opéra Company de Sir Thomas Beecham. Dotée d'un étendu vocal de trois octaves, elle ressemble de manière frappante au niveau de son physique et de sa voix à Jenny Lind, ce qui lui permet de reproduire son répertoire avec une justesse hors pair. Après six mois de recherches musicologiques et l'utilisation de versions d'époque authentiques, Rhonda Bachmann et Peter Gellhorn sont revenus à la version musicale originale de tous les airs qu'ils présentent. Rhonda Bachmann chante dans une copie à l'identique de la robe dorée que portait Fanny Persioni pour la première de Lucie de Lammermoor. Jenny Lind était reconnue pour sa personnalité idéaliste et la force de sa foi luthérienne. Elle même fille d'un pasteur luthérien, Rhonda Bachmann vit aussi sa vocation musicale. Son association fête son vingt quatrième anniversaire en 2016.
Dans "Le rossignol qui chante", Rhonda Bachmann met en valeur la partie du répertoire de Jenny Lind qui se rapporte à la
liberté d'expression à laquelle, dans un monde idéal, tous les artistes ont droit, et qui s'incarne dans les chants d'oiseaux qu'elle a souvent imités dans ses vocalises.

 

 

Le 15 septembre 1935, un jeune chef d'orchestre, moitié juif par son père, se cachait chez son amie Inge Camphausen, une soprane coloratoure à Saarbrücken. Ce jour-là, Peter Gellhorn la quittait pour franchir la frontière en France, qu'il traversait pour atteindre l'asile en Angleterre. Ils ne devaient plus jamais se revoir, et le 13 février 1945, Inge a trouvé la mort lors du bombardement de Dresde, la même date où Peter est mort en 2004. Rhonda Bachmann, dont la voix lui rappelait celle d'Inge rend hommage à son partenaire et collaborateur musical pour l'association "La Reine Artiste" de 1992 à 2004, avec 95 représentations dans 19 programmes dont 6 filmés pour DVD et de multiples arrangements au service de "La Reine Artiste". Juan Biava, qui a été lui-même réfugié dans un autre conflit en Argentine, accompagne Mme Bachmann, avec le concours de Pierre Courtel et Eveline Coste.

 

 

Ce programme, intitulé "Aloysia en Exil" est l'histoire en musique de la rencontre de Mozart avec sa muse, la soprano coloratoure Aloysia Weber et son voyage à travers l'Europe, à la recherche de lui-même ainsi que d'une renommée en tant que compositeur. En 1778, Mozart a quitté Salzbourg pour rechercher une situation à Paris, et en cours de route, s'est arreté à Mannheim où il a rencontré Aloysia Weber. Il est tombé amoureux d'elle, une jeune soprano dont la virtuosité musicale l'a fait rêver de tournées avec elle en Italie. La voix agile d'Aloysia à l'étendu large et exceptionnel, son répertoire personnel, et ce qu'elle lui a inspiré, a révolutionné son style de composition vocale pendant les treize années qui ont suivi.                      
Au cours de cette période, Aloysia s'est établi en vedette à Vienne et Mozart a confirmé sa supériorité de compositeur.